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Julien Fournival

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« Il y avait des jouets, des parkings, des plaines de goudrons sur lesquelles courir. Je suivais mon cousin dans les chantiers alentour pour le regarder lancer des pétards dans les chenilles des engins. Il y avait des télés souvent allumées, qui diffusaient des émissions automobiles ou sportives. Cet environnement était habité d’images et d’icônes qui se devaient d’être de la distraction voire un jeu pour les enfants. Il y avait des crayons et des feuilles sur lesquels on dessinait des scènes, des exploits, des maisons et des victoires. Souvent un ciel bleu, parfois des scènes de film que l’on avait vues avec du sang et des héros. » Ma maison brûle de Julien Fournival explore d’abord une histoire personnelle, celle d’une enfance et d’une adolescence emplie de violence sourde, celle des hommes. En creux d’une narration chronologique se dessinent les portraits des hommes qui ont entouré le narrateur dans sa construction. Si la maison brûle, c’est « qu’elle est bâtie par et pour le masculin » et que cette notion, dans les mots de Julien Fournival, devient alors obsolète. En plus des mots qui racontent, les images témoignent. Les photographies de famille de Julien Fournival jonchent le récit pour l’encrer dans une réalité documentaire. À l’image anodine, aux images qui appartiennent à tout le monde et à personne à la fois se mêlent les mots. Faisant partie intégrante de la pratique artistique de l’auteur, le collage s’impose comme un moyen de réactualiser l’image dans une mémoire presque oubliée.